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La lutte contre le coronavirus en Turquie : La santé et la transparence avant tout

Traduit par Nurcan Kılınç

Bonjour, bonne journée. Nous vivons des moments assez difficiles. La lutte contre le coronavirus dans le monde et en Turquie est assez difficile et problématique. Les nouvelles ne sont pas que mauvaises, de bonnes nouvelles arrivent aussi, il y a des personnes qui se sont rétablies, celles qui sortent des hôpitaux, celles qui sont soignées et leur nombre augmente de jour en jour. 

Si les nouvelles en provenance de la Chine, là où toute a commencé, sont vraies, c’est assez rassurant. Je précise “si elles sont vraies” car la Chine n’a longtemps pas été claire et transparente sur l’épidémie tant vis-à-vis de sa population qu’au niveau international, ce qui fut objet de sérieuses critiques. Puis lorsque l’incident pris une ampleur assez importante, la Chine a choisi de se rattraper. Malgré cela, la population chinoise accueille les nouvelles avec prudence, car la Chine est dirigée par un pouvoir autoritaire, qui ne souhaite et empêche que sa population et le monde sachent ce qui se passe réellement surplace, notamment en limitant les canaux de communication.  

La transparence est primordiale afin de lutter contre ce type d’épidémie, car il ne s’agit pas d’une lutte unilatérale. En d’autres termes, durant ce processus l’État ne peut avoir cette attitude : “faites-moi confiance, et ne vous inquiétez pas pour le reste, je contrôle tout et fais le nécessaire”. Mais à plusieurs endroits du monde – y compris en Turquie -, nous pouvons voir que des États s’entêtent souvent. 

Dans cette lutte, l’État et la société doivent agir ensemble. Tous les citoyens doivent participer à cette lutte, faire les efforts nécessaires afin de vaincre l’épidémie. S’ils ne peuvent faire des efforts, ils ne doivent pas empêcher cette lutte et doivent avant tout prendre au sérieux la chose.

Compte tenu du fait que nous sommes enfermés dans nos maisons, il est nécessaire que l’État informe, sensibilise et prévienne au mieux ses citoyens par les différents canaux de communication. Et ce n’est certainement pas le cas jusqu’à présent en Turquie. 

Les diverses déclarations et appels lancés par l’Association des médecins turcs et les communautés de médecins à diverses occasions réclament de la “transparence”. Notamment les médecins et les spécialistes de la génétique, des Turcs vivant à l’étranger, qui travaillent dans la lutte contre l’épidémie avec lesquels nous effectuons des émissions, à Medyascope. Lors de ces émissions, la question de la transparence revient souvent, et ils soulignent que le succès des pays dans cette lutte réside dans la transparence. 

Est-ce le cas en Turquie ? Ce n’est pas le cas en Turquie. Évidemment qu’il est question d’unité de l’État et de la nation, mais cette unité n’est pas égale, il est question d’une soumission de la nation à l’État. 

Je viens de regarder la réponse du ministre de l’Intérieur Süleyman Soylu à la question concernant le chauffeur de poids lourds qui se plaignait de l’appel à “restez à la maison”. Soylu a déclaré que l’État avait le droit de remettre en question l’intention de cette personne, dont les propos pourraient provoquer le peuple. Raison pour laquelle il a été mis en garde à vue, ce qui est une chose normale. Que s’est-il passé ensuite ? La sanction infligée au chauffeur de poids lourds qui a contesté l’appel à “restez à la maison” est de se rendre au poste de police certains jours de la semaine et de signer. Nous avons vu que le chauffeur de poids lourds a été sanctionné par une “obligation à sortir”. 

L’appel “restez à la maison” a lieu d’être, mais l’objection du citoyen est également correct, car il se déclare « d’accord je vais rester à la maison mais comment vais-je me nourrir ?”. Question à laquelle la République de Turquie n’a donné de réponse. 

Lorsque nous examinons les mesures économiques annoncés lors de la grande réunion tenue une semaine après le premier cas positif, il n’y a pas beaucoup de solution pour que les employés, les chômeurs et les personnes vivant sous le seuil de pauvreté puissent vivre le confinement en restant à la maison. Cette question n’est toujours pas résolue.

L’État doit avoir une réponse pour que ceux qui sont contraint à travailler afin de subvenir à leurs besoins au lieu de rester à la maison. “Vous nous dites de rester à la maison, mais comment puis-je rester ?”, cette question est légitime, et cette discussion est légitime. La réponse à cette question n’est pas d’envoyer des agents chargés de l’application des lois sur ces personnes. 

Un autre problème concerne, bien sûr, les chiffres. Des revendications tant implicites qu’explicites sont faites. En ces périodes, comme d’habitude, des journaux qui propagent  des rumeurs font leur apparition. Nous vivons à l’ère des réseaux sociaux, il y a des fausses informations, de la désinformation et de l’orientation. Beaucoup de nouvelles intègrent des bons ou mauvais circuits de diffusions et peuvent rendre les personnes encore plus inquiètes. Pour combattre cela, il faut régulièrement informer le public de manière crédible, et assez complète, de répondre immédiatement aux doutes qui surgissent et de prendre en considération les appels qui sont faits. 

Par exemple, dans les appels faits par l’Association des médecins turcs et des communautés de médecins qui en dépendent, à diverses occasions, la demande de “transparence” revient sans cesse. Mais le gouvernement ne considère pas l’Association des médecins turcs comme un interlocuteur. Je n’aime pas le dire, mais l’emploie souvent, il préfère “le marginaliser”. 

Mais au contraire, une organisation similaire à l’Association des médecins turques, l’Association des barreaux turcs a sa place au sein de cette lutte. Alors que, jusqu’à récemment, le président de l’Association des barreaux turcs était l’un des plus grands opposants au pouvoir et à Erdoğan, il a soudainement choisi l’obéissance pour une raison que nous ignorons et est désormais traité comme un digne représentant d’une organisation professionnelle. 

Aujourd’hui, nous constatons que ceux qui dirigeaient le pays, et en particulier le président Erdoğan, comme lors des dernières élections, ne se sont pas défaits de l’approche clivant, en conséquent ceux qui n’ont pas voté pour eux, ou ceux qui s’opposent politiquement sont tenus à l’écart du processus actuel. Ceci apparaît clairement au niveau des municipalités, les demandes et les attentes formulées par les municipalités dirigées par le CHP ne sont satisfaites. 

Aujourd’hui, je vais effectuer une émission avec le maire de la métropole d’Istanbul Ekrem İmamoğlu, j’aborderai cette question avec lui, qui pourra sûrement nous donner des exemples de cette situation.

C’est un événement qui nous dépasse tous. Dans notre pays, où l’économie va mal, qui est dans une crise économique et qui a de très graves problèmes politiques, l’événement actuel ne permet pas l’accroissement de l’autoritarisme et la vision “Nous faisons le nécessaire, ne vous inquiétez pas”. Il est question d’une obstination, l’obstination du gouvernement d’un homme. Et lorsque nous analysons cette obstination, et les déclarations d’Erdoğan fait dernièrement, nous identifions un dirigeant qui demande, qui exige des choses de ses citoyens, qui leur annonce des mesures et des interdictions, mais souvent qui leur suggère et demande une chose. Mais il n’y a un dirigeant qui partage avec ses citoyens l’ampleur de l’événement, ce qui peut advenir, les conséquences qui peuvent en découler. Et même ce n’est lui, il ne charge personne afin d’informer la population.

Cela est-ce surprenant ? En grande partie non, mais ça reste surprenant. Si ce pouvoir politique ne cesse d’avoir ce comportement arrogant dans une telle situation, quand est-ce qu’il changera ? Alors qu’il devait avoir un comportement embrassant toute la Turquie, sans distinction, tout en prenant au sérieux cet incident et en ayant le sentiment que “nous sommes tous dans le même bateau” – il peut être moins polarisant qu’auparavant – nous sommes face à un pouvoir qui prend ses distances, qui préfère opter pour “l’État décidera, ne vous inquiétez pas”. 

Le gouvernement ne peut pas réussir la lutte contre ce virus de cette manière. Avant qu’il ne soit trop tard, et que le bilan s’alourdit, il faut ouvrir les canaux de transparence, et faire les efforts nécessaires pour cela. La société civile, les municipalités, les organisations professionnelles, en particulier les organisations professionnelles apparentées et les médias – il est question d’un pouvoir qui contrôle les médias dans une large mesure, et la façon dont ce gouvernement aborde cette question n’est enthousiaste, et prometteuse. Du moins en ce moment, j’ai une attente futile de voir ce pouvoir prendre au sérieux ces journalistes et les médias qui ne sont pas des leurs. Certains peuvent à nouveau m’accuser d’être naïve. 

À ce stade, je constate que le ministre de la Santé est plus souple, doux et ouvert. Mais je vois également dans chacune des déclarations qu’il a faites, qu’il était sous hypothèque, il agit en prenant soin de surveiller ceux qui dirigent le pays, Erdoğan et ses proches.

Mais dans l’état actuel, dans un pays comme la Turquie, je ne pense pas que ceux qui dirigent le pays, et Erdoğan d’abord, fassent le nécessaire afin de créer un terrain propice afin de lutter contre le virus.

Ce n’est pas logique. Après tout, cet incident nous fait tous du mal, et peut nous ôter la vie à tous. Mais même si ce n’est pas explicitement, lorsque nous regardons les actes, nous voyons que la logique du «nous et eux» perdure toujours.

Le moyen le plus important afin de surmonter cela est la transparence. Mais je pense que ce que Tayyip Erdoğan envisageait lors du passage en Turquie d’un système parlementaire à un système présidentiel était de réduire la transparence au maximum. Parce que dans le système parlementaire, ce qu’on appelle le contrôle parlementaire existait plus ou moins. Alors que le régime présidentiel, dit système gouvernemental par le Président, la transparence et le contrôle ont diminué au maximum, peut-être même qu’il n’existe plus. 

Ce fut malheureusement un manque de chance pour la Turquie. Elle a été prise dans ce processus assez grave et sérieux, avec ce système inefficace. Par conséquent, il faut que la Turquie retrouve sa forme de gestion plus transparente et participative, et des signes de ce retour doivent être donnés. Et pour le dire clairement, je n’ai pas beaucoup d’espoir à ce sujet. 

C’est tout ce que j’ai à dire, bonne journée. 

     

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